Depuis les origines des arts martiaux, il a toujours été considéré comme
une question d’honneur d’adopter un code moral basé essentiellement
sur le respect des partenaires et des adversaires, respect envers l’endroit
où l’on s’entraîne, respect d’une attitude intérieure
de contrôle de soi et de discipline, respect d’une attitude extérieure
qui adhère aux règlements de l’école… Malgré la
tendance trop souvent répandue en Occident, à ne considérer
les arts martiaux que sous le seul angle sportif ou spectaculaire, le Karaté Kyoshindo,
en style traditionnel, entend rester fidèle à cette tradition des
arts martiaux, sans pour autant en exclure tous les aspects démonstratifs
et modernistes. Le code d’éthique de base doit donc s’inspirer
de la discipline, de la maîtrise de soi, de la concentration, du respect
de soi et des autres. À cet égard, voici quelques directives que
les élèves des écoles Kyoshindo sont invités à suivre:
- À chaque fois que le karatéka entre ou sort du dojo, il doit
exécuter le salut debout (Ritsurei), en direction de l’avant du
Dojo, par respect pour cette salle d’entraînement (JO) où l’on
cherche la voie (DO). Voir ci-dessus pour l'animation du salut debout.
- De la même manière, au début et à la fin de chaque
cours, tous les karatékas sont invités à se placer en ligne,
face vers le devant du Dojo (Shomen), pour le salut rituel en groupe. La ceinture
noire détenant le degré le plus élevé donne les directives
du salut en groupe. Voir ci-dessus pour l'animation du salut en groupe.
- Pendant un cours, lorsqu’un karatéka désire s’adresser à un
instructeur, il doit d’abord par respect, exécuter devant celui-ci
le salut debout (Ritsurei) et ensuite l’interpeller par son titre de « Sensei ».
Après avoir obtenu réponse à ses questions, le karatéka
termine la conversation par un autre salut debout et exprime son accord (« Oss »)
et/ou son remerciement (« Arigato »).
- Pendant le cours, le karatéka doit s’abstenir de parler inutilement;
il doit se montrer attentif aux explications données par son instructeur
et toujours manifester du respect aussi bien envers les ceintures noires qu’envers
les personnes détenant une ceinture plus basse que la leur. La couleur
de la ceinture ne doit pas être un facteur de discrimination et le respect
doit être bidirectionnel.
- Pendant le cours, le karatéka doit toujours s’entraîner
avec intensité, concentrer son attention sur la matière étudiée,
viser à une amélioration dans sa pratique personnelle, coopérer
harmonieusement avec son partenaire d’entraînement, voire même
tendre à un dépassement de soi, aussi bien physique que moral.
Un karatéka digne de ce nom ne doit pas se contenter de faire le strict
minimum requis pour obtenir une nouvelle ceinture. Pour le véritable karatéka,
tous coups de poing, coups de pied, répétitions de kata ou de technique,
sont considérés aussi importants les uns que les autres, à toutes
les étapes de son entraînement.
- La ponctualité est aussi une marque de respect apprécié.
Ainsi, le karatéka doit arriver aux cours quelques minutes avant le début
de ceux-ci. Si, en raison de circonstances imprévues, le karatéka
arrive en retard à un cours, il doit demander l’autorisation au « Sensei » pour
s’intégrer au groupe. De la même manière, si le karatéka
doit sortir pendant le cours ou quitter avant la fin du cours, il doit en obtenir
la permission auprès de son « Sensei ». Il va sans dire que
la demande sera autorisée, la présente règle ne voulant
encore qu’insister sur le respect et une conduite digne.
- Extérieurement, le karatéka doit veiller à l'aspect de
son kimono qui doit être propre, bien mis et la ceinture (« Obi »)
correctement nouée autour de la taille. Si, lors de pratiques d’un
assaut ou d’un combat, le kimono exige d’être replacé,
le karatéka pose un genou au sol et procède aux corrections à sa
tenue. Dans le même ordre d’idées, le support athlétique
(dont le port continuel est chaudement recommandé évidemment) doit
toujours être porté sous le pantalon.
- Pour des raisons d’hygiène et de sécurité, le karatéka
doit contribuer à la propreté du dojo et à sa propreté personnelle:
avoir les ongles des pieds et des mains propres et coupés assez courts
pour ne pas risquer de blesser son partenaire. Éviter de porter des bijoux
(bague, collier) qui pourraient aussi provoquer des blessures ou se briser en
cours de pratique. Enfin, il est interdit de fumer, de mâcher de la gomme,
de manger ou de boire dans le dojo. Le karatéka qui désire se réhydrater
après un entraînement particulièrement intensif doit en faire
la demande à son « Sensei ».
- Le karatéka doit porter le seul kimono (« karatégi »)
admis par le Kyoshindo, à savoir les pantalons (« Zubon ») noirs et le haut (« Uwagi »)
blanc. Le kimono doit être propre et de plus, seul l’écusson
officiel du style Kyoshindo doit être porté sur le côté gauche
du kimono, à hauteur de la poitrine. Aucun autre écusson
ou effigie n’est accepté.
- La possibilité d’infliger une punition (redressements assis,
pompes…) à un karatéka ne respectant pas l’éthique
ne doit pas être utilisée de façon outrancière et
humiliante. Et elle ne doit pas être considérée, ni par le « Sensei » ni
par le karatéka, comme une relation de dominant à dominé,
mais plutôt, de la part du karatéka qui l’accepte de bon gré,
comme la confirmation de son respect envers l’instructeur et de son sentiment
d’appartenance au Dojo.